Utiliser un Pentax Auto 110 aujourd'hui, mode d’emploi.

Cet article sur le Pentax Auto 110 a été écrit en 2010, et a été initialement publié sur le forum du magazine Chasseur d’Images. Les phrases en gras italique sont les parties mises à jour, en profitant du recul apporté par 10 années de pratique de l’engin.

pentax auto 110

Pour ceux qui ne connaissent pas le Pentax Auto 110, il s’agit du plus petit reflex à objectifs interchangeables jamais commercialisé. Sa carrière a duré de 1978 à 1985, avec la sortie au milieu de la version Super. Techniquement, il se présente comme un reflex au format 110 (bobine de film 16mm chargé dans une cartouche toute prête).

Au départ, il fut proposé avec trois objectifs de base (trois autres vinrent plus tard compléter le système) : 18mm F-2,8, 24mm F-2,8 et 50mm F-2,8. Ce qui, ramené au format 24X36 donne respectivement : 35mm, 50mm et 100mm. Particularité : les objectifs n’ont pas de diaphragme, car l’obturateur du boîtier fait également office de diaphragme. 

Faire une photo est très simple : on cadre avec le dépoli (qui fournit une image étonnament grande), on fait le point en s’aidant du stigmomètre, et on déclenche. C’est tout! En effet, impossible de jouer du diaphragme ou de la vitesse, tout est géré par un mode programme. Le gros hic, c’est qu’il n’existe aucune possibilité de correction. Impossible de compenser un contre-jour ! Heureusement, la version Super vient apporter une solution (partielle) par l’ajout d’une touche contre-jour qui surexpose de +1,5 diaph.

Un 110 pour faire des photos !

Lorsque je pris la décision d’acquérir un Pentax 110, ce fut avant tout dans le but de l’utiliser. En effet, j’étais curieux de voir ce qu’avait dans le ventre cet engin unique. Dans ce but, il me fallait choisir la version Super, qui permet une surex volontaire de +1,5 diaph. C’est toujours ça ! Et puis, il apporte quelques améliorations, comme un retardateur, un meilleur dépoli, etc. J’ai fini par trouver assez facilement un 110 Super avec ses trois objectifs de base (munis de leurs bouchons) + un flash, pour 57 euros sur Ebay. Le tout en bon état et parfaitement opérationnel.

Le problème des films

Aujourd’hui, plus personne ne fabrique de cartouches 110. Voilà qui est clair ! On trouve encore sur Ebay des films Fujicolor 200 (néga couleur), mais ils sont périmés depuis quelques années. On peut certes les utiliser (avec le problème de trouver un labo qui développe encore ce format), mais là n’était pas mon but, car ce que je voulais, c’était m’adonner au noir et blanc avec. Et là, point de salut, il faut tout faire soi-même. (A noter que Lomography propose désormais des films en format 110, mais avec des rendus très typés. Une bonne solution pour faire revivre le Pentax sans bricoler).

Cette décision implique de passer plusieurs épreuves :

  • trouver des cartouches 110 à décortiquer et parvenir à les ouvrir sans dégâts.
  • fabriquer un outil permettant de couper du film 135 en 16mm dans le noir.
  • confectionner une spire de développement au format 16mm.
  • fabriquer un passe-vue adapté pour scanner les films au coolscan V (en effet, dans un premier temps, j’ai choisi l’option scan au lieu de l’agrandisseur).

La cartouche 110 :

Tout d’abord, il faut savoir que le format 110 possède une sorte de « codage DX » intégré, qui permet le choix de seulement 2 sensibilités différentes : 80 ISO ou 320 ISO. Une languette en plastique vient appuyer sur un contact dans l’appareil qui reconnaît le type de cartouche. Avec languette, c’est 80 ISO et sans, c’est 320. 

Mais avec la tolérance des films négas, on peut aisément extrapoler. D’ailleurs, Fuji n’a commercialisé dans les derniers temps que du 200 ISO (avec le codage pour 80 ISO). Pour ma part, je tenais absolument à utiliser mon film habituel, l’Ilford Delta 100. On peut donc utiliser des cartouches pour 80 ISO. Un tiers de diaph de surex, ça passe, et cela évite les fatales sous-ex. 

Normalement, le film 110 a une perforation spécifique. La plupart des appareils s’en servent pour espacer les vues avec régularité. Mais il se trouve que par chance, le Pentax 110 n’en a pas besoin pour fonctionner. Ouf ! 

Trouver des cartouches 110 est encore facile sur Ebay, mais les prix sont parfois trop élevés. N’importe quelle marque convient, j’ai personnellement choisi de la Superia 200 : la cartouche possède l’ergot pour 80 ISO, et il suffit de le couper pour passer à 320 ISO. Je vous conseille de prendre au moins 3 films : un pour apprendre à ouvrir la cartouche (ce n’est pas le plus simple), et deux autres pour s’en servir. Avant d’ouvrir la cartouche, il faut déjà disposer de film au format 16mm. Pour cela, pas d’autre solution que de couper une bande de 16mm de large dans un film 135.

C’est là qu’il faut passer au bricolage !

Construire l’outil de découpe :

Le principe consiste à faire passer le film 35mm dans un couloir qui se termine par deux lames de rasoir espacées de 16mm. Il suffit d’y introduire le film, et dans le noir, de tirer pour qu‘il se découpe tout seul. Ensuite, couper les bandes extérieures inutiles, et rembobiner la petite bande de 16mm restante dans la cartouche 135 (en laissant une amorce sortie). Je me suis servi de plaques de forex de 5mm et 2mm d’épaisseur comme matériau principal. Le plan et les illustrations valent mieux qu’un discours.

Toutes les plaques font 5mm d’épaisseur, sauf la plaque 8, qui en fait 2. Les tiges verticales sont en fait deux gros clous avec la tête coupée. En rouge, les lames de rasoir coincées entre les plaques. Les plaques 1-2-3-4 sont collées entre elles, puis collées sur 12-13. Les plaques 5-6-7 sont collées entre elles. Le groupe ainsi formé est placé contre 1-2-3-4, mais non collé à lui. Les plaques 8-9-10-11 sont collées entre elles, et disposées contre 5-6-7.

On perce un trou qui traverse l’ensemble des plaques pour y introduire un tige filetée et terminée par des écrous. Sont but est de serrer l’ensemble, pour qu’il soit solidaire, et pour immobiliser les lames de rasoir.

La partie horizontale, et qui coulisse le long des clous sert à contraindre le film à passer sur les lames.

Par chance, les plaques 5-6-7, additionnées à l’épaisseur de la colle et des lames de rasoir, donnent un écartement d’exactement 16mm ! Si ce n’est pas le cas, il suffit d’insérer des feuilles de papier contre les lames jusqu’à atteindre la largeur désirée.

Pour éviter toute rayure, j’ai placé du velours noir (récupéré sur des lèvres de cartouches 135) sur tout le couloir de passage du film.

La découpe du film

Placer l’amorce du film dans le couloir jusqu’à ce qu’elle déborde du découpeur.

  • Eteindre la lumière.
  • Placer le plaqueur et appuyer légèrement.
  • Tirer simplement sur toute la longueur du film.
  • Couper les deux bords perforés devenus inutiles. Gaffe de ne pas couper la bande centrale, ni de tout emmêler !
  • Replacer ce qui reste dans la cartouche en la rembobinant. Prendre soin de laisser dépasser un ou deux centimètres.

Après ces simples opérations, vous obtenez du film 16mm parfaitement découpé.

Note : Pour éviter des problèmes, changer les lames tous les trois à cinq films.

Ouvrir la cartouche 110

Vous croyez avoir fait le plus dur ? Grave erreur, car voilà bien la partie la plus délicate et incertaine de toute l’opération ! En effet, il faut parvenir à séparer les deux éléments formant la cartouche, sans abîmer le joint, ce qui occasionnerait des fuites de lumière qui voileraient irrémédiablement le film. Le hic, c’est que ces éléments sont soudés ensemble, et bien soudés ! Il faut scrupuleusement étudier le plan de séparation, se servir d’une lame X-Acto neuve, et prendre son temps, sans s’énerver, en forçant parfois juste ce qu’il faut sans déformer les pièces. Certaines cartouches viennent facilement, d’autres c’est carrément impossible. Voilà pourquoi il faut compter sur quelques échecs.

Personnellement, j’ai bousillé ma première cartouche, et j’ai réussi la séparation des deux suivantes.

Noter un détail très important :

J’ai eu une cruelle déconvenue lors de mes premiers essais (avec un film chargé dans l’appareil !) : le boîtier avançait le film, mais ne déclenchait pas. On pouvait avancer sur toute la longueur du film, sans jamais faire une photo… Le coupable a été vite démasqué : il s’agit d’un minuscule palpeur placé dans le couloir du film, et qui se trouve appuyé quand on introduit la cartouche. J’ignore totalement l’utilité de ce palpeur, ni pourquoi il empêche de faire fonctionner l’appareil quand il est enfoncé. Toujours est-il qu’en le rendant inactif (en pratiquant une encoche dans la cartouche), tout rentre dans l’ordre !

Charger le film dans la cartouche

La cartouche renferme bien sûr le film couleur d’origine, ainsi qu’une bande de papier noir. Cette dernière, comme en format 120, sert à protéger le film de la lumière, et à indiquer le nombre de vues prises, grâce à une ouverture au verso de la cartouche. On peut jeter le film couleur, pas besoin de noter sa longueur. En effet, il y a des repères sur la bande de papier. Au début de la bande, on remarque la présence d’une encoche. C’est à peu près à cet endroit qu’il faut placer le film. Enrouler très serré la bande de papier en y coinçant le film, et enrouler le tout très délicatement. Faire attention de ne pas laisser d’empreintes digitales. Tenir le film par la tranche. Puis, arrivé vers la fin, on sent une nouvelle encoche (avec un trou). C’est là qu’il faut couper le film ! Ne pas couper le papier en même temps… Placer ensuite la partie enroulée dans son logement, et l’axe dans le sien. Il faut que le film soit un tout petit peu engagé côté axe, afin qu’il ne se coince pas lors de l’avancement. Refermer les deux parties de la cartouche, et scotcher aux endroits stratégiques.

On peut rallumer !

Note : les cartouches sont bien sûr réutilisables, et si on en prend soin, sont très solides. J’ai utilisé inlassablement la même durant quasiment 10 ans. J’ai fini par changer seulement l’axe avec son papier, car l’engrenage avait fini par s’user! Du coup, je n’ai encore jamais racheté de nouvelles cartouches.

Au début, on galère un peu, car il faut apprendre des gestes inconnus. Mais dès le premier essai passé, c’est très facile et sans souci. En fait, le problème numéro 1 de cette séquence, c’est qu’il faut absolument veiller à ne pas introduire de poussières sur le film. Le format de l’image est si petit que la moindre pétouille se voit gros comme une maison. Pour info, mon tout premier film a donné de piètres résultats, car je l’ai chargé et déchargé au moins 5 ou 6 fois, en raison de divers problèmes rencontrés. Résultat : il avait neigé sur les photos !

J’ai beaucoup craint des fuites de lumières, d’autant que le dos du Pentax n’est pas étanche, c’est la cartouche qui joue le rôle de chambre noire. En réalité, tout se passe bien, pas besoin de garnir le dos de gaffer comme je l’ai fait la première fois !

Premières photos :

Vient le moment tant attendu d’utiliser l’appareil en condition !

Première constatation : le viseur est agréable, mais la mise au point s’avère difficile, car la profondeur de champ étant importante, tout a l’air net. Et ceci, même au 50 mm. Mais ne comptez pas sur la PDC pour compenser une mise au point approximative. Le moindre décalage se voit sur les tirages, et c’est logique, compte tenu du taux d’agrandissement. Il n’y a aucun réglage pour contrôler les paramètres de prise de vue, hormis la touche contre-jour (+1,5 diaph) présente sur le modèle Super. C’est frustrant, mais finalement, c’est agréable de se concentrer uniquement sur le cadrage et le point. Si vous soupçonnez une sous-ex, utilisez la touche de compensation sur une deuxième vue. Mais en fait, l’appareil expose étonnament bien, si ce n’est que j’ai constaté pas mal de surex sur toutes les photos. J’ai l’impression que mon exemplaire surexpose de plus d’un diaph. Ceci ajouté au tiers de surex qu’introduit le système « DX », cela nous donne pas loin de 2 diaphs de surex. En tout cas, au moins 1,5 diaph.

C’est tout à fait utilisable tel quel, et j’ai longtemps procédé ainsi, mais désormais, j’ai opté pour la solution de sous-développer le film d’un diaph, en développant la Delta 100 pour 50 ISO dans le Perceptol utilisé pur. Le grain est un peu plus fin, tout en préservant le contraste, et c’est toujours ça de gagné. A noter que j’ai tenté l’emploi de la Pan F 50 ISO (dans le Perceptol pur, en développant pour 50 ISO), mais le rendu est un peu moins percutant et surtout, est sous-développé. La Delta 100 reste le meilleur choix (je devrais tenter la Tmax 100 aussi, mais son prix n’incite pas à l’essai).

champ couvert par le viseur du pentax auto 110Le viseur réserve une mauvaise surprise : il ne couvre absolument pas la totalité du champ couvert par le négatif. Il en rogne une bonne partie, et il faut prendre l’habitude de cadrer un peu plus serré. La photo ci-contre est une photo du champ couvert par le négatif. En rouge, ce qu’on voit dans le viseur.

 Pour ce qui est du rendement des optiques, j’ai noté un comportement assez similaire sur les 3 objectifs. A savoir, un piqué très élevé au centre, mais avec les coins à la traîne, voire un peu flous . La faute à une couverture d’image un peu limite, on sent que les concepteurs comptaient sur le fait que les bords du négatif allaient être rognés par les tireuses. Le 50 mm est le plus intéressant des trois. A peine moins piqué au centre que les deux autres, mais finalement meilleure image, car plus homogène .

Ce manque d’homogénéité est un handicap, qu’il faut contourner en photographiant de préférence en présence de lumière abondante, le programme tout auto de l’appareil faisant en sorte de diaphragmer. Ce qui améliore les performances optiques, mais n’éradique jamais totalement les coins flous. J’ai également remarqué que le 18mm signe les images par un vignetage marqué, mais uniquement dans les coins extrêmes, à la manière d’un pare-soleil trop étroit.

On peut aussi choisir de recadrer les images, ce qui va résoudre à la fois le problème de performance optique et la précision du cadrage (c’est d’ailleurs ce qui se passait du temps des tireuses du commerce, et les concepteurs comptaient là-dessus!), mais compte tenu de la très faible surface du négatif, recadrer signifie perdre en résolution. Vous faites bien comme vous voulez.

La cartouche 110 a la réputation de poser des problèmes de planéité du film, créant des images floues. En effet, l’émulsion est simplement maintenue en place de par sa tension entre les deux axes et rien ne vient la maintenir par ailleurs. Pour autant, je n’ai JAMAIS eu le moindre problème de planéité, ou de flou « pas normal ». En conséquence, on peut dormir tranquille.

 Développer le film :

spire de développement format 110Vient le moment de développer le film. Pour cela, il faut confectionner une spire adaptée. Je me suis servi d’une spire Paterson standard, dont j’ai rogné l’axe afin d’obtenir un écartement de 16mm. Cette opération oblige à coller définitivement (à l’araldite) les deux parties, ce qui rend impossible le chargement par va-et-vient rotatif. Pas de souci cependant, le film peut s’introduire simplement en le poussant (couper les angles du film pour éviter qu’il n’accroche). Avant cela, il faut supprimer les logements des billes d’acier, et rogner un petit peu les triangles indiquant le point de départ de l’introduction (ceci afin de retirer le film plus facilement après le dernier lavage). Le développement se déroule tout à fait normalement. On peut même mélanger le film avec des spires d’autres formats dans la cuve. Après le lavage, bien utiliser un dernier bain à l’eau déminéralisée + agent mouillant, afin d’éviter toute trace de calcaire. L’extraction du film de la spire est un peu délicat, il faut s’aider d’une pince à épiler. Attention à ne pas rayer. Et voilà de minuscules négatifs miraculeusement nets, bien espacés régulièrement, et bien exposés !

Scanner les négatifs

Pour des raisons de temps disponible en ce moment, bien que pratiquant le labo, j’ai fait l’impasse sur des tirages à l’agrandisseur. J’ai donc choisi l’option du scan. Pour obtenir des images de qualité, un scanner dédié au film est indispensable. Pour ma part, c’est le coolscan V. Mais pour scanner dans de bonnes conditions, il est nécessaire de fabriquer un passe-vue sur mesure, afin de garantir une parfaite planéité, et éviter des fuites de lumière parasite.

J’ai tout simplement utilisé un ancien cache pour diapo avec verres anti-newton. J’ai retiré les verres, et les ai remplacés par des feuilles de plastique un poil plus épais (en vente en magasin de modélisme), dans lesquelles j’ai pratiqué une ouverture un peu plus grande que l’image. Il faut scotcher un des grands côtés du cache et supprimer des bandes de joint. La bande de négatif dépasse bien sûr du cache, ce qui pose problème pour l’introduction dans le scanner. Il faut en effet utiliser un objet genre manche de pinceau pour pousser la trappe du scanner afin de permettre le passage du négatif sans heurt.

Le premier scan est paniquant, car le pilote Nikon Scan tient compte de la marge qui apparaît blanche, ce qui occasionne une image toute noire. Pour corriger cela, il faut décocher l’option d’exposition auto (dans les préférences) , puis de cadrer juste l’image, et de refaire une prévisualisation. Les images obtenues font 18 Mo en RVB, de quoi faire de bons tirages A4, avec le grain particulier dû au format réduit. Pour obtenir des résultats optimaux, il faut vraiment passer du temps en post-traitement afin de tirer le meilleur des fichiers.

Le plus long est la suppression des innombrables pétouilles qui ne manquent jamais d’apparaître, malgré tous vos soins. Rien à faire, vous en aurez toujours. Ce ne sont pas à proprement parler des poussières (filaments), mais plutôt des points blancs. Mais en réalité, il n’y en a pas plus que sur une image 24X36, sauf qu’ici, elles se voient plus, car elles sont en proportion plus grosses par rapport au format. J’ai par ailleurs remarqué qu’il y en avait plus sur les toutes premières et les toutes dernières images du film. La vue numéro 1 est généralement très poussiéreuse, il vaut mieux la doubler quand c’est possible.

Pour un beau rendu, il faut optimiser savamment les contrastes de façon subtile sans jamais percer les HL, ce qui est toujours laid en N et B. Le problème, c’est que tous le défauts vont se voir au tirage, car pour sortir un A4, il faut déjà agrandir le fichier ! C’est pourquoi votre scan doit être absolument sans défaut.

Mais quand on y arrive, le résultat est très plaisant.

Nouvelle méthode de numérisation

Avec le recul, j’ai renoncé définitivement à l’option « tirage à l’agrandisseur ». On va au-devant de trop grandes difficultés (poussières et défauts amplifiés), et j’ai aussi fini par abandonner l’usage du scanner Coolscan V (je l’ai d’ailleurs revendu), au profit de la méthode de la reproduction des négatifs avec un appareil reflex numérique et objectif macro. Les raisons sont les suivantes :

– Le scanner avait une résolution limitée sur d’aussi petits négatifs, même si c’était déjà suffisant.

– Son rendu était trop dur, et avait tendance à renforcer le grain.

– La technologie d’éclairage faisait ressortir dramatiquement la moindre pétouille. Et pas d’anti-poussière disponible pour le noir et blanc.

– Difficultés pour positionner le néga avec précision dans le passe-vue.

– Temps d’acquisition longs.

Au contraire, la repro apporte plusieurs avantages déterminants :
– Si l’on possède comme moi un objectif macro capable de dépasser le rapport X1 (zuiko OM 80mm macro sur soufflet), on peut cadrer plein pot tout le négatif, et on profite de toute la résolution du capteur (24 Mpx de mon Nikon D750). On n’enregistre pas de détails supplémentaires, mais le grain est très bien restitué.

– Plus de problème de poussières! Paradoxalement, la repro apporte moins de poussières que le scan. Merci à l’éclairage diffus de la boîte à lumière.

– Acquisition ultra rapide.

J’utilise une boîte à lumière maison munie d’un éclairage interne (pour cadrer et faire le point), mais la lumière de prise de vue provient d’un flash cobra de reportage. Avantage : lumière de qualité (spectre complet et continu), aucun risque de flou de bougé, choix de la puissance au tiers de diaph. L’objectif, pour la repro en format 110, est fermé à 5,6. Images captées en raw, converties dans Capture One.

Le négatif est maintenu habituellement grâce à un passe-vue d’agrandisseur (avec verres pour le 120, sans pour le 135), mais pour le 110, je réutilise le mini passe-vue décrit dans cet article, simplement posé sur le plateau lumineux, avec des cales.

Tristan da Cunha

Photographe professionnel, spécialisé depuis 20 ans dans la prise de vue culinaire et tous les défis techniques.

Mais pas seulement…

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