Le brome

Premier test au brome

 

Après 5 mois de préparation, la fabrication d’une boîte à brome, l’achat d’une hotte de laboratoire et la confection d’un nombre important d’accessoires, voici mon premier test avec l’ajout du dernier élément du procédé, j’ai nommé le brome.

Cela n’a l’air de rien, mais c’est une véritable révolution! Avec le brome, la plaque devient 60 fois plus rapide, et les minutes se transforment en secondes. Un véritable soulagement, quand on a enduré le calvaire des poses d’une heure à l’iode seul. Cela va permettre de pouvoir fermer le diaphragme pour améliorer la profondeur de champ et le piqué, et également d’envisager la prise de vue de personnages.

Poser une minute au lieu d’une heure, on n’arrête pas le progrès! Qui sait, un jour viendra peut-être où l’on pourra figer une action en image, sans espérer toutefois pouvoir enregistrer la couleur, ne rêvons pas!

Le brome, comment ça marche? Tout d’abord, je n’emploie pas du brome pur (beaucoup trop dangereux), mais de l’eau bromée, qui m’est livrée directement sous cette forme. Il s’agit d’un flacon d’eau de 250 ml dans lequel est mélangé 3 ml de brome. Le mélange est ainsi à saturation, comme en atteste la présence d’un peu de brome au fond du récipient. Cet excès de brome sert à resaturer la solution utilisée et remise après usage dans le flacon.

L’eau bromée est beaucoup moins active que le produit pur, mais reste quand même particulièrement dangereuse, et une extrême prudence est de mise. C’est pourquoi après avoir réfléchi à un projet de fabrication de hotte « maison », j’ai laissé tomber l’affaire (trop amateur) pour investir une somme importante dans l’achat d’une véritable hotte professionnelle, avec filtre spécial qui purifie l’air au lieu de se contenter de le rejeter hors du local (on ne pollue pas les voisins). Pour donner une idée, rien que le filtre coûte la bagatelle de 700 Euros et ne dure que 60 heures! Mais c’est le prix de la tranquillité, et quand on souhaite se lancer dans le stade ultime, il n’y a plus le choix.

Premier test au brome

Techniquement, on procède de la façon suivante :

– Commencer classiquement la sensibilisation de la plaque en mettant cette dernière dans la boîte à iode. On expose aux vapeurs exactement de la manière habituelle. Mais la nouveauté, est que l’on peut cette fois observer la teinte que prend la plaque, non plus à la pénombre, mais au grand jour! (Ce point est très étonnant mais véridique. Je suis incapable de l’expliquer). J’ai laissé la plaque atteindre le jaune d’or de Daguerre (au lieu du rose), car tous les américains font comme ça. Alors, si les américains font ainsi…moi aussi. Cette couleur a été atteinte après 3 mn 30s.

– Disposer 5 ml d’eau bromée dans une cuvette en pyrex au fond de la boîte à brome. La refermer de façon étanche. Faire cela sous la hotte en fonctionnement.

A noter que la dose de brome n’est valable que pour une seule plaque. Si on doit sensibiliser une seconde plaque, il faut changer la dose de brome pour une neuve. C’est le seul moyen pour contrôler la quantité de brome de façon prédictive. Ce point est crucial et nécessite une grande précision : l’augmentation de la sensibilité de la plaque soumise au vapeurs bromées est très rapide, mais si on dépasse le point idéal de seulement quelques secondes, c’est l’effondrement : trop de brome, et le mercure n’accrochera plus à la plaque et il n’y aura pas d’image. Pas assez de brome, et les images seront sous-exposées. La fourchette de tolérance entre trop et pas assez est de quelques secondes!

– Mettre la plaque dans la boîte à brome, et l’exposer au vapeurs durant 1 mn ( j’avais fait une plaque d’essais pour trouver ce temps). Au sortir de la boîte à brome, on peut encore observer la plaque au grand jour (pas trop quand même), elle ne sera toujours pas voilée! Il paraît même que l’exposition à la lumière au cours de cette étape fait gagner en sensibilité. Un américain a fait toute une thèse là-dessus (à lire sur CDags.com).

– Puis, la placer à nouveau dans la boîte à iode pour 20 secondes (là, j’ai repris un temps décrit dans la littérature). Et c’est seulement au sortir de cette étape qu’il faudra préserver la plaque de la lumière. On peut utiliser une lampe rouge de labo photo, le dag n’y est pas sensible. On la place dans le châssis et on sort prendre la photo… Mais avant cela, on remet le brome dans son flacon, et la dose sera resaturée toute seule grâce à la réserve de brome pur qui s’y trouve.

Pour résumer, la plaque est désormais constituée de trois couches : iode/brome/iode. J’ai lu en anglais des articles expliquant les réactions chimiques en jeu, mais je serais bien incapable de les décrire, c’est vraiment trop technique pour moi.

La prise de vue :

Après toutes ces étapes complexes, j’étais assez inquiet pour déterminer le temps de pose… car tout cela est quand même bien aléatoire, et on est loin de pouvoir établir une norme ISO pour la sensibilité du dag (qui, je le rappelle, est surtout sensible dans le bleu et les UV, donc bon courage pour trouver le temps à la cellule photo!).

Pour m’aider, j’avais téléchargé sur le site Cdags un tableau de temps de poses du dag en fonction de la quantité de lumière. Un précieux trésor, mis au point par Irving Pobboravsky, un grand technicien du dag américain. Merci à lui de nous faire économiser des années d’essais décourageants!

Le tableau est en deux parties, car il existe deux sensibilités : 0,05 ISO et 0,1 ISO. Cette dernière étant deux fois plus sensible que 0,05. Cela dépend de l’épaisseur de la première couche d’iode (c’est surtout elle qui détermine la sensibilité finale, en partant du principe que l’étape du brome a été optimale).

J’ai mesuré la scène au spotmètre, et lu que j’étais sur IL 14, ce qui, d’après le tableau en 0,05 ISO, me donne 4s de pose à F-5,6. Echaudé par d’incessantes expériences de sous-ex, j’ai opté pour 6s de pose.

Ensuite, c’est l’étape du développement au mercure, étape qui ne varie pas, et que je maîtrise désormais (ouf, c’est déjà ça…).

Au sortir du développement, l’image était bien là! Mais j’ai eu la surprise de constater que l’image était surexposée! Bon sang, mais alors… ma plaque faisait 0,1 ISO (la valeur la plus sensible)! Et en plus, j’avais allongé le temps de 0,5 diaph.

Me voilà avec 1,5 diaph de surex, au bas mot! Je dirais même encore plus, 2 diaphs, au vu des toits des voitures, qui ressortent noirs au lieu de blanc (solarisation), tellement ils sont surex. Le ciel également est tout noir à force de surexposition.

Cette surexposition me ravit, car elle prouve deux choses : je peux poser encore plus court (2s au lieu de 6s), et mes étapes de sensibilisations sont optimales, notamment le brome, que je commence à peine à utiliser. Comme quoi, ça sert, d’apprendre par cœur pendant 5 mois tout ce qui existe sur la question, notamment les écrits de ce bon Hippolyte Fizeau (inventeur de l’avivage au chlorure d’or, entre autres découvertes), datés de mai…1842!

Au passage… cela m’a fait une étrange impression de lire la prose de Fizeau concernant le brome. J’ai eu le sentiment que ce dernier était toujours vivant, me prodiguant ses bons conseils, alors qu’il est retourné à la terre depuis 119 ans!

Le résultat de ce premier test (je sais, c’est encore une vue de mon balcon, mais elle est si pittoresque!), je ne l’ai pas avivé, et vous le présente tel quel, après repro. L’image est moche, mais ne vous y fiez pas, c’est une grande première pour moi, et une vraie victoire. Elle augure du bon, comme en attestent certains détails merveilleux (on voit bien l’effet de la surex sur les bagnoles qui passent du blanc au bleu, puis au noir). Le piqué n’a rien à envier aux derniers numériques à la mode…

Premier dag au brome en conditions réelles

Un nouveau test au brome, cette fois en conditions réelles. J’ai été jusqu’au bout en l’avivant à l’or.

Si bien que l’on peut dire que pour la première fois, j’ai utilisé le procédé complet « toutes options! »

J’avais emmené 2 plaques. L’une a été exposée pour 0,05 ISO, soit 3 minutes à F22.

J’ai ensuite exposé la seconde plaque 6 minutes (+ 1 diaph). C’est la plaque présentée ici.

Le brome est une saloperie, mais quel confort, imaginez : 6 mn à F22… cela aurait fait 6 heures de pose pour le même résultat avec l’iode seul! Je n’avais jamais fait d’image avec un diaph aussi fermé. Dans le cas présent, sans brome, j’aurais été obligé de rester à 5,6 et de poser 25 minutes!

Néanmoins la plaque présente quelques défauts : je pense qu’une expo encore un peu plus longue n’aurait pas fait de mal, et il y a comme un voile vers le bas de l’image (perte de contraste), si bien que je me demande s’il n’y a pas eu trop de brome.

Ci-dessous, quelques gros plans issus de cette plaque, montrant la résolution obtenue. Etant à F22, il y a un peu de diffraction, mais c’est déjà impressionnant. On est assez proche de ce qu’on peut sortir avec un film 100 ISO moderne. Imaginez qu’on obtenait déjà cela en 1839 (au centre des plaques, les optiques de l’époque étant floues dans les angles).

Second dag au brome en conditions réelles

Dernier essai en date, mais dont les défauts me laissent un peu perplexe.

J’ai utilisé deux plaques, l’une exposée « nominale », l’autre à + 1 diaph. 150mm à F-11.

J’ai retenu la vue à +1, car l’autre était sous-ex (l’intérieur de la fenêtre était invisible). Seulement un diaph d’écart pour passer de la franche sous-ex à la surex, le dag est impitoyable.

La tonalité générale est bleue, signe d’une surex globale. Mais en vérité, c’est plus complexe, car la partie de droite, pourtant éclairée en plein soleil est blanche! Cela signifie que la gauche de ma plaque est plus sensible que la droite!

Et j’ai sur la gauche, une sorte de voile, ainsi que des zones brunes par endroits.

Les zones brunes, cela peut provenir de l’avivage qui ne serait pas suffisamment homogène (j’ai pourtant fait très attention).

La zone voilée à gauche, ce n’est pas l’avivage, car elle était déjà visible au sortir du mercure. Là, je soupçonne un défaut de polissage, même si rien n’est sûr.

Par ailleurs, tout le bas de l’image présente une bande noire, incompréhensible. J’avais fait deux plaques, et l’autre semble présenter la même chose (mais pas sûr, car elle est sous exposée!)

Des zones surex et d’autre bouchées… à mon avis, le brome est pour quelque chose dans tout ça : il suffit d’un rien pour basculer du « trop » au « pas assez ».

Dernièrement, j’ai photographié un sujet en soumettant les plaques 50 secondes au brome. Les images avaient perdu tout leur contraste (défaut typique d’un excès de brome).

Ici, j’ai réduit à 40 secondes. Ca semble pas mal, mais du coup, ça manque d’homogénéité. Je ne sais pas trop comment y remédier. Pour le moment, j’utilise un grand récipient dans lequel la flaque de 15 ml de brome se trouve perdue au milieu du fond. Il suffit que la forme de la flaque soit trop étalée (ou le contraire) pour compromettre le résultat. Je vais sans doute changer de récipient, et en prendre un tout petit, pour contenir la flaque. Mais je crains alors de ne sensibiliser que le centre de ma plaque.

L’occasion d’un énième test en perspective.

Les aléas du brome

Le brome, c’est formidable pour améliorer la sensibilité, mais il apporte son lot de pièges… comme on peut le voir sur cette plaque, réalisée avant celle de l’Ile Barbe (voir article précédent).

Après le succès du premier test au brome (le parking) et de la plaque de Confluence, je décide de procéder à un troisième test en condition réelle.

Comme d’habitude, j’emporte deux plaques avec moi, et je les expose, l’une « nominale », l’autre à +1,5 diaph. Cette fois-ci, c’est l’expo nominale qui est la bonne.

J’avais bien sûr sensibilisé les plaques exactement de la même façon que les précédentes (50s d’exposition au brome).

Et j’ai eu la surprise de découvrir, au sortir du mercure, des plaques fort peu contrastées, avec comme un voile laiteux. L’étape de l’avivage n’a en rien amélioré le rendu, c’est même pire.

J’ai finalement compris que la plaque avait reçu trop de brome. L’excès de brome entraîne une perte de contraste, le mercure ayant alors du mal à se fixer sur la plaque lors du développement. Si on accentue le phénomène, on se retrouve avec une image complètement effacée.

Sur l’essai suivant, j’ai alors décidé de réduire l’exposition au brome, passant de 50 à 40 secondes. Ce qui m’a donné la plaque de l’Ile Barbe. Sur cette dernière, le contraste est revenu à une valeur correcte, le rendu est bon, mais la plaque n’a pas la même sensibilité sur toute sa surface.

Je me suis dit que ma méthode n’était pas la bonne…

J’ai alors demandé de l’aide à Mike Robinson, qui m’a expliqué que je devais toujours avoir la même surface de liquide dans le récipient, afin que la quantité de brome évaporée soit toujours constante. Mon erreur était que je disposais 5 ml de brome dans un plat beaucoup trop grand. Il se formait une mare plus ou moins étalée selon les essais. Du coup, la surface d’évaporation changeait à chaque fois, rendant impossible une quelconque répétabilité des résultats. Ce bon Fizeau m’avait pourtant prévenu, mais j’avais négligé ce point!

Mike m’a également conseillé de disposer un tissu tendu entre la plaque et le récipient, afin d’uniformiser l’émission de vapeurs.

Fort de ces conseils, me revoilà à recommencer des tests… (ça n’en finit pas).

Je me procure un petit récipient en verre (un couvercle de beurrier), je le remplis avec 20 ml d’eau bromée de manière à ce que son fond soit entièrement recouvert. Puis je dispose au-dessus mon tissu tendu sur un cadre.

Etant passé de 5 à 20 ml de brome, je suppose que le temps va être raccourci… mais que la présence du tissu va au contraire l’augmenter…

Je prépare deux plaques, les polis très sommairement (c’est juste un test), et décide d’en exposer une au brome durant 30 secondes, et l’autre durant 1 mn. Le reste du process étant identique par ailleurs, sauf que dans l’iode, je suis allé jusqu’au rose naissant.

Lors de la prise de vue, le temps de pose théorique est de 30 sec à F-11, d’après la mesure de lumière (IL 13, ciel nuageux mais clair). Je décide de surexposer de 0,5 diaph, soit 45 sec à F11. J’expose les deux plaques de façon identique.

Et voici le résultat (noter que les plaques ne sont pas avivées) :

A gauche, la plaque sensibilisée au brome durant 30 secondes. A droite, durant 1 minute.

Les zones claires de part et d’autre des deux images sont dues à des soucis d’éclairage lors des reproductions, une conséquence du mauvais polissage. Ne pas en tenir compte.

Celle de gauche présente un bon contraste, pas de voile, mais elle est très dense ( j’avais laissé la plaque dans l’iode jusqu’au rose au lieu du jaune d’or : cela fait perdre de la vitesse). Celle de droite a bien plus de détails dans les ombres, la sensibilité est meilleure (les toits des voitures sont surex) mais le contraste s’est effondré de façon caractéristique. La plaque prend également une teinte brune.

J’en déduis :

– De façon sûre, 1 mn au brome, c’est excessif, l’image est démolie. Voilà un point d’acquis…

– A 30 secondes, le contraste est bon, mais plusieurs points m’étonnent : il s’est formée une bande blanche sur la végétation, qui semble suivre la forme du ciel… qu’est-ce à dire?? Peut-être le polissage?

Du coup, le test n’est pas très parlant…

Abandon de l'eau bromée au profit des cristaux de silice chargés en brome

A l’usage, j’ai fini par réaliser que l’eau bromée était loin d’être la panacée pour sensibiliser les plaques.

Tout d’abord, c’est trop dangereux : Manipuler de l’eau bromée revient presque à manipuler du brome pur. On est soumis aux contraintes de l’emploi d’un liquide, avec son lot d’accidents potentiels : fuites, renversements, pollutions diverses.

De plus, il est très difficile de doser la bonne quantité, et de maîtriser une sensibilisation uniforme de la plaque : le brome s’évapore trop vite de son hôte, et la présence de ce dernier (à savoir, l’eau) dans la boîte à brome perturbe le bon déroulement de l’opération en augmentant le taux d’humidité.

J’ai donc fini par suivre la méthode de Mike Robinson, celle des grains de silice (vous savez, le produit anti-humidité, autrement appelé silicagel) saturés de brome.

Cela fonctionne de la façon suivante :

  • On se procure du brome pur (eh oui.)
  • Dans un grand récipient en verre, on place la bouteille de brome bouchon ouvert, et on dispose autour de cette dernière les grains de silicagel. (de quoi remplir un flacon de 15 à 20 cl).
  • On ferme le récipient avec une plaque de verre, pour éviter les fuites. Cela va sans dire, on fait tout ça sous hotte.
  • Après un temps (15 à 30 mn), le silicagel se charge en brome, jusqu’à prendre une teinte rouge foncé. C’est le signe qu’il est saturé. On retire le flacon de brome, et on récupère le silicagel.
  • On le stocke dans un flacon avec bouchon en verre à col rodé (très important, c’est le seul moyen de garantir une étanchéité suffisante).
  • Tel quel, le silicagel ainsi saturé est trop puissant. Alors on va le diluer, en en mettant une petite quantité dans un second flacon de silicagel intact. On remue un peu. Au bout de quelques heures, tout va s’uniformiser pour donner une teinte jaune. C’est la bonne teinte.
  • Ce silicagel jaune est donc prêt à l’emploi. On le balance simplement au fond de la boîte à brome (dans un plat en pyrex), et on fait des tests pour déterminer le temps idéal. Après usage, on le remet dans son flacon.
  • Au fil des jours, la teinte va pâlir, c’est le signe que le taux de brome est trop bas, alors on le recharge en remettant du silicagel rouge.

Bien que cette nouvelle méthode impose d’avoir chez soi du brome pur, c’est paradoxalement moins dangereux au quotidien que l’eau bromée. Le silicagel est facile à manipuler, il y a très peu de vapeurs, elles sont régulières, et la sensibilisation est meilleure, les temps sont plus constants.

Evidemment, périodiquement, on va devoir sortir cette maudite bouteille de brome pur, mais ce sera très rare (une ou deux fois par an). Car le silicagel bromé, ainsi enfermé dans son flacon bouché, garde très longtemps sa teinte de départ.

Reste le problème du stockage de la bouteille de brome pur. L’expérience montre que rien n’empêche le brome de s’échapper du flacon. On a beau mettre du téflon autour du bouchon en plastique, mettre le flacon dans un container en acier rempli de vermiculite, le brome s’échappe quand même, et le local sent très fort. Tout se corrode autour du container. Le lieu de stockage doit être constamment ventilé, porte ouverte. C’est ce que j’ai fait. Au bout de quelques mois, le container s’est mis à sévèrement rouiller. Au bout d’un à deux ans, l’odeur a fini par disparaître, signe que le flacon (200 ml au départ) s’est totalement évaporé (et 150 euros partis littéralement en fumée par la même occasion).

Avec le recul, je pense qu’il aurait fallu transférer le brome dans un flacon à bouchon à col rodé. L’étanchéité est bien meilleure, mais avec le gros risque que le bouchon saute si le flacon est renversé, créant une catastrophe. Heureusement, il existe des systèmes pour maintenir le bouchon en place.

Cette plaque a été réalisée avec la méthode du silicagel bromé, selon la technique décrite ci-contre. En éclairage de studio (torche LED). 50 minutes de pose à F16, focale 150 mm.

J’ai particulièrement réussi le polissage, magnifique. Pas une rayure… Ma meilleure plaque à ce jour.

Etat du container renfermant le brome après seulement quelques mois de stockage.

Le maudit produit est pourtant enfermé dans un flacon en verre, bouché avec un bon bouchon étanche en plastique, recouvert de bandes de téflon. Puis est enfermé dans un sac plastique. Le tout est placé au centre du container rempli de vermiculite absorbante.

Mais toutes ces précautions s’avèrent inefficaces. Le brome passe à travers tout, sauf le verre.

Tristan da Cunha

Photographe professionnel, spécialisé depuis 20 ans dans la prise de vue culinaire et tous les défis techniques.

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